LES PARLEMENTAIRES S’ENGAGENT À PRENDRE DES MESURES POUR ÉLIMINER LA DISCRIMINATION DES FEMMES SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

4 Jan 2024

L’égalité au travail a été l’un des principaux thèmes d’une table ronde parlementaire qui a réuni 35 parlementaires de 23 pays le 22 juin 2023. Au cours de cette rencontre, organisée par l’Union interparlementaire (IUP) et le Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), des parlementaires ont uni leurs forces pour remettre les droits des femmes sur le devant de la scène.

Cette table ronde a été organisée dans le cadre de l’Initiative «Human Rights 75», qui s’est déroulée sur une année entière pour commémorer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).

Photo un: Les participants à la table ronde parlementaire de juin 2023 ont réaffirmé le rôle central des parlements dans l’adoption de politiques en faveur des femmes, y compris dans le domaine du travail. © Pierre Albouy/HCDH.

Les débats ont porté sur le rôle central des parlements dans la promotion de la participation des femmes en politique et de leurs droits à un travail décent et à l’éducation sur un pied d’égalité avec les hommes, tels qu’énoncés par la Déclaration universelle des droits de l’homme et codifiés par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Plus précisément, les participants se sont penchés sur la manière dont ces droits sont interconnectés et dont les discriminations et les inégalités fondées sur le genre existantes dans ces trois domaines se recoupent avec d’autres formes d’inégalités et motifs de discrimination. Au cours des discussions, les participants ont réaffirmé que l’égalité d’accès des femmes à un travail décent et à un salaire égal s’avérait fondamentale pour s’attaquer de manière significative aux inégalités structurelles et atteindre les cibles des ODD en temps voulu, tout en soulignant l’aspect préjudiciable des stéréotypes et des rôles genrés traditionnels, qui conduisent souvent les femmes à toucher des salaires inférieurs et à disposer d’un accès limité à la protection sociale.

La ségrégation fondée sur le genre au sein de la main-d’œuvre, et en particulier dans les fonctions liées aux soins, a été soulignée comme constituant un facteur clef de la perpétuation des inégalités. Les participants ont souligné que la maternité était toujours considérée comme un désavantage pour la main-d’œuvre et constituait à ce titre l’un des principaux facteurs de l’écart de rémunération femmes-hommes, tandis que la paternité était largement valorisée. Les participants ont débattu de la nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre, dans le contexte parlementaire, des stratégies en mesure de prendre en compte les problématiques de genre à toutes les étapes du processus législatif, y compris grâce à des efforts budgétaires spécifiques à cet effet.

Dans ce contexte, les parlementaires (qui participaient en personne ou en ligne) ont convenu à l’unanimité d’un ensemble d’engagements et de recommandations concrètes pour faire entendre la voix des parlements lors de l’événement de haut niveau prévu en décembre 2023 dans le cadre de «Human Rights 75».

Aux fins de l’égalité d’accès des femmes à un travail décent, les parlementaires se sont plus spécifiquement engagés à:

i) promouvoir la ratification de la Convention (no 189) de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques, 2011, et adopter ou renforcer la législation visant à garantir l’accès à la protection sociale des femmes employées dans le secteur informel;

ii) adopter ou renforcer la législation visant à garantir un salaire égal à travail égal.

Vous pouvez accéder au texte intégral des engagements approuvés à l’adresse suivante.

Les débats de cette table ronde ont reflété nombre des points soulevés lors de la Table ronde de haut niveau sur l’égalité de genre parmi les personnels de santé et de soin, organisée dans le cadre du Cinquième Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé, qui s’est tenu en avril 2023. Lors de cet événement, l’Union interparlementaire avait souligné la nécessité de: 1) garantir l’égalité en droit, de telle sorte que la protection sociale, les services publics et les infrastructures tiennent compte des problématiques de genre; 2) lutter contre les violences sexistes à l’égard des femmes sur le lieu de travail; et 3) s’attaquer aux inégalités en matière de responsabilités domestiques et familiales non rémunérées, ainsi qu’aux écarts de rémunération femmes-hommes. 

Photo deux: L’adoption de la Déclaration de Kigali de 2022 lors de la 145e Assemblée de l’Union interparlementaire. © IPU/Parlement du Rwanda

La table ronde a également servi à compléter la Déclaration de Kigali de 2022 de l’Union interparlementaire, dans laquelle les parlementaires s’étaient engagés à transformer leurs parlements en de véritables institutions sensibles au genre grâce à un ensemble concret de mesures politiques permettant aux parlements de lutter contre la discrimination structurelle et d’obtenir des résultats au bénéfice de toutes et tous. Parmi les cinq mesures stratégiques clés, les parlementaires ont convenu de faire progresser l’égalité femmes-hommes en matière de responsabilités familiales, et ont donné l’exemple en prenant en charge 50 pour cent du travail familial quotidien, indépendamment du sexe des parlementaires concernés.