Bureau de l’équité salariale : l’écart salarial entre hommes et femmes au Canada s’est atténué, mais l’écart de prestations de retraite persiste

16 Dec 2022

Une nouvelle analyse publiée par le Bureau de l’équité salariale de l’Ontario révèle que les femmes ont reçu en moyenne 18 % de prestations de retraite de moins que les hommes au Canada en 2020. Cet écart est supérieur de 3 % à l’écart de 15 % observé en 1976, la première année pour laquelle des données sont disponibles (Statistique Canada). Bien que cet écart de prestations de retraite entre les sexes ait fluctué au fil des décennies, il n’a pas diminué. Malheureusement, il s’agit d’un phénomène mondial persistant. L’écart moyen dans les 34 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) était de 25,6 % (OCDE, 2021). À l’échelle nationale, l’écart de prestations de retraite entre les sexes est observé dans toutes les provinces, avec l’écart le plus faible à l’Île-du-Prince-Édouard, à 13 %, et l’écart le plus important en Alberta, à 23 %, en 2020 (Statistique Canada). Lorsque l’on analyse l’écart d’un point de vue intersectionnel, il est observé dans tous les groupes de minorités visibles, avec l’écart le plus faible entre les femmes japonaises et les hommes de race blanche à 24 % et l’écart le plus important entre les femmes d’Asie occidentale et les hommes de race blanche à 64 %. Kadie Ward, commissaire et directrice générale du Bureau de l’équité salariale, estime que ces conclusions méritent qu’on s’y attarde. « Nous constatons que l’écart salarial entre les sexes s’est atténué avec le temps. Cela signifie que les salaires des femmes au Canada ont augmenté de façon constante avec le temps pour se rapprocher de ceux des hommes, même si l’écart n’est pas complètement comblé. Une hypothèse logique serait que l’augmentation des salaires [des femmes] entraîne la diminution de l’écart des prestations de retraite avec le temps, mais cela ne semble pas être le cas ». En effet, l’écart salarial entre les sexes s’est atténué au Canada au fil des décennies et la participation des femmes au marché du travail a augmenté. À mesure que de plus en plus de femmes travaillent et touchent un revenu, elles contribuent également financièrement à leur pension. Et pourtant, les femmes reçoivent beaucoup moins de revenus à la retraite que leurs homologues masculins. Bien que l’écart de prestations de retraite entre les sexes demeure un sujet sous-étudié, plusieurs explications suggéreraient pourquoi cet écart persiste. Étant donné que le versement des pensions dépend en grande partie des contributions financières des travailleurs et travailleuses, des normes propres au genre profondément ancrées et des pratiques discriminatoires contribuent à expliquer l’écart. Une femme est plus susceptible de travailler moins d’années qu’un homme au cours de sa carrière, dans le cas où elle quitte le marché du travail (temporairement ou définitivement) après avoir eu des enfants; elle est plus susceptible de travailler à temps partiel pour concilier travail et soins familiaux; et de gagner un salaire inférieur à celui d’un homme (disparité de salaire). L’écart de prestations de retraite entre les sexes peut donc être considéré comme l’un des impacts aggravant de l’écart salarial sur le bien-être économique à long terme des femmes. « Les impacts de l’écart de prestations de retraite entre les sexes ne doivent pas être ignorés. Vieillir dans la pauvreté est lié à l’insécurité alimentaire et du logement et à de mauvais résultats de santé généraux, y compris des taux de mortalité plus élevés. Alors que le monde commémorait la Journée internationale des personnes âgées le 1er octobre avec le thème de « Résilience et contributions des femmes âgées », il n’y a pas de meilleur moment pour attirer l’attention non seulement sur les contributions des femmes dans le monde, mais aussi sur la nécessité d’un salaire égal, de meilleures protections sociales et de travaux domestiques partagés entre hommes et femmes », déclare la commissaire Ward. Visiter L’écart de pension entre les sexes pour plus d’information. En bref : •  L’écart de prestations de retraite entre les sexes observé au Canada et n’a pas diminué au fil du temps. L’écart de prestations de retraite entre les sexes était de 15 % en 1976 et de 18 % en 2020. •  L’écart de revenu d’épargne privée de retraite (comme des régimes de pensions de l’employeur ou individuel) pour les personnes âgées au Canada était de 28 % entre les hommes et les femmes en 2020. Cela signifie que pour chaque dollar de revenu de retraite privé qu’un homme âgé a reçu, une femme âgée a reçu 0,72 $. •  Les femmes reçoivent systématiquement plus de prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti que les hommes au Canada. Étant donné que le paiement est calculé en fonction de l’âge, de l’état civil et du niveau de revenu (par opposition aux cotisations pendant les années de travail), cela peut signifier que les femmes perçoivent systématiquement des revenus inférieurs pendant les années de retraite et ont donc droit à une aide gouvernementale plus importante. •  Les femmes au Canada courent un risque accru de vivre dans la pauvreté à un âge avancé. La prévalence des femmes de 75 ans et plus vivant avec un faible revenu était de 21 % comparativement à 13,9 % des hommes du même groupe d’âge. •  Lorsque l’on analyse l’écart de prestations de retraite entre les sexes d’un point de vue intersectionnel, il est observé dans tous les groupes de minorités visibles, avec l’écart le plus faible entre les femmes japonaises et les hommes de race blanche à 24 % et l’écart le plus important entre les femmes d’Asie occidentale et les hommes de race blanche à 64 %. En d’autres termes, pour chaque dollar qu’un homme caucasien retraité a reçu au Canada, une femme d’Asie occidentale retraitée au Canada a reçu 0,36$.