Comparaison des métiers vis-à-vis de l’équité salariale – L’approche de l’Ontario en matière d’égalité salariale pour un travail de valeur égale

16 Jun 2021

Le Canada est fier d’être membre de la Coalition internationale pour l’égalité salariale (EPIC) depuis son lancement lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2017. En outre, le Canada sera fort honoré d’assumer la présidence du comité de pilotage de l’EPIC à compter de janvier 2022. L’EPIC a approché le Bureau de l’équité salariale de l’Ontario (PEO) pour participer à une occasion d’apprentissage entre pairs avec nos collègues tchèques. C’était une occasion à ne pas manquer. Au cours de cet atelier, nous avons partagé nos expériences et les méthodologies que nous utilisons pour garantir un salaire égal pour un travail de valeur égale à titre d’approche visant à combler l’écart salarial entre les sexes.

L’équipe qui compose le PEO s’est engagée à remédier à la dévaluation systémique du travail basée sur le sexe et à renforcer l’autonomisation économique des femmes grâce à une éducation qui élève la conversation sur l’équité. C’est pourquoi nous avons été honorés de présenter les expériences de l’Ontario et d’ apprendre de nos collègues tchèques.

La République tchèque a déjà fait des progrès admirables dans la réduction de l’écart salarial entre les sexes, en grande partie grâce aux efforts considérables et au travail dévoué déployés dans le cadre du « projet 22 % vers l’égalité ». En apprendre davantage au sujet des axes du projet (la conscientisation, l’élaboration d’outils spécifiques comme un calculateur de paie et de salaire, l’adaptation de l’outil Swiss Logib pour répondre aux besoins spécifiques de la République tchèque et bien d’autres initiatives) s’est avéré fort inspirant.

Le PEO de l’Ontario a été invité à partager ses idées sur l’application pratique de la Loi sur l’équité salariale de l’Ontario et sur la manière dont les experts du domaine de la rémunération équitable et les spécialistes des salaires peuvent en tirer parti dans le cadre de leur travail. L’Ontario a été le premier gouvernement au monde à adopter une loi sur l’équité salariale. En 1997, l’écart salarial entre les sexes au Canada et en Ontario était de 18 %. En 2018, il atteignait 12,2 % en Ontario, tandis que la moyenne canadienne était de 13,3 %. Bien qu’il existe plusieurs façons de mesurer l’écart, chaque province du Canada a réduit son écart salarial entre les sexes de 6 à 13 % depuis 1997. Les progrès sont réalisés peu à peu, non seulement grâce à la Loi sur l’équité salariale en tant qu’outil législatif, mais aussi grâce aux principaux intervenants qui préconisent divers outils et programmes pour lutter contre les inégalités salariales, les préjugés et les stéréotypes qui dévalorisent le travail des femmes.

La pandémie mondiale a fait en sorte qu’il est plus urgent que jamais de combler l’écart entre les sexes, tant maintenant que dans l’avenir prévisible. Dans son allocution d’ouverture, la commissaire à l’équité salariale de l’Ontario, madame Kadie Ward, a souligné l’existence d’un sentiment d’urgence concernant l’écart à combler entre les sexes. En effet, les crises économique et sanitaire jumelées que nous traversons actuellement pourraient faire reculer l’égalité des sexes et les gains qu’elle a apportés à la main-d’œuvre au Canada et dans le monde. Aucun pays au monde ne pourra se remettre de la récession économique sans l’inclusion complète et équitable des femmes dans l’économie.

Madame Beth Collins Kelly, agente principale de révision du PEO, a dirigé un atelier technique sur les « méthodes » d’analyse de l’équité salariale, ce qui comprenait des méthodes sans discrimination sexuelle servant à quantifier la valeur relative de diverses catégories d’emplois au sein d’une organisation dans une optique dépourvue de discrimination sexuelle. Comment une entreprise peut-elle affirmer qu’un concierge (emploi masculin stéréotypé) offre plus de valeur qu’une secrétaire (emploi féminin stéréotypé) et donner au concierge de sexe masculin un salaire supérieur à celui d’une secrétaire? Lorsque nous examinons des facteurs comme la compétence, l’effort, les responsabilités et les conditions de travail à l’aide de méthodologies comme la comparaison d’un emploi à l’autre ou la valeur proportionnelle, nous pouvons quantifier la valeur de ce qu’une « catégorie d’emplois » apporte à une organisation et déterminer s’il y a dévaluation systémique d’un emploi parce qu’il est occupé par une femme. Le cas échéant, le dirigeant en matière d’équité salariale peut ordonner à un tel employeur de rajuster le salaire des emplois féminins sous-payés.

Le PEO a exposé le raisonnement soutenant son approche et a illustré les étapes clés du processus de quantification à un groupe de plus de 30 professionnels participant à cet atelier adapté au cas par cas. Une séance de questions-réponses stimulante et engageante, animée par les organisateurs, a permis au groupe de plonger encore plus profondément dans les aspects techniques de la quantification de la valeur des emplois d’une manière non sexiste. Ensemble, nous avons discuté de la surveillance continue dont doit faire l’objet l’équité salariale une fois atteinte, du nombre de femmes qui bénéficient chaque année des ajustements salariaux découlant des enquêtes du PEO, du rôle du PEO dans le soutien aux employeurs, et de bien plus encore. Comme nous l’avons indiqué lors de la présentation, un certain nombre d’outils et de méthodes utiles supplémentaires, y compris un Guide pratique de l’équité salariale, une étude de cas et un exemple de plan d’équité salariale, se trouvent dans la section Guides et outils du site Internet du PEO.

L’EPIC est une organisation toute particulière et d’une importance cruciale. Elle apporte de riches sources d’apprentissage des meilleures pratiques et de réseautage avec vos homologues d’autres ressorts territoriaux, ainsi que l’a parfaitement démontré cet événement conjoint entre l’Ontario et la République tchèque. Les membres de l’EPIC ont volontairement et ouvertement partagé leurs expériences et leurs bonnes pratiques pour combler l’écart dans leurs pays et leurs organisations. Tirer parti de cette expertise profite aux deux parties et contribue à combler les écarts salariaux entre les sexes tant à l’échelle mondiale que locale. Le renforcement mutuel, l’échange d’expériences et le soutien exhaustif forment l’essence même de la Coalition internationale pour l’égalité salariale, et le Bureau de l’équité salariale de l’Ontario s’engage à respecter ces valeurs. L’équipe du PEO espère sincèrement que cet atelier a été utile à nos collègues et encouragerait d’autres ressorts territoriaux à se joindre à des partenaires internationaux par l’intermédiaire de l’EPIC.