Réunion technique annuelle de l'EPIC 2024 : Faire progresser l'égalité salariale pour tous
La Coalition internationale pour l'égalité salariale (EPIC) a tenu sa réunion technique annuelle le 5 et le 6 décembre 2024 au siège de l'OCDE à Paris, réunissant plus de 60 experts, décideurs politiques et parties prenantes pour discuter de la recherche, des politiques et des outils visant à remédier aux écarts de rémunération entre hommes et femmes et à promouvoir l'égalité salariale dans le monde entier. Le président de l'EPIC, Rakesh Patry, directeur général des affaires internationales et intergouvernementales du travail pour le gouvernement du Canada, a ouvert la réunion en soulignant l'importance d'intégrer les considérations d'égalité salariale dans les cadres politiques et de faire progresser la diffusion de la recherche.
Les discussions ont mis en lumière les principaux résultats d'études récentes. Jemimah Njuki, d'ONU Femmes, a présenté les disparités salariales entre les hommes et les femmes en Afrique orientale et centrale, où l'écart de rémunération non ajusté s'élève à 19 %, des facteurs tels que la ségrégation professionnelle et l'informalité contribuant à ce problème. Emanuela Pozzan, de l'OIT, a partagé des informations tirées du Rapport mondial sur les salaires 2024-25 de l'OIT, notant que les disparités salariales persistent dans tous les groupes de revenus et affectent de manière disproportionnée les femmes dans les économies informelles et les personnes handicapées. Valerie Frey, de l'OCDE, a fait le point sur les lois relatives à la transparence des rémunérations, révélant que 21 des 38 États membres de l'OCDE ont mis en place des mécanismes de notification pour lutter contre les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.
La réunion a également permis de présenter des initiatives pratiques en matière d'égalité salariale. Fair-ON-Pay a certifié plus de 270 entreprises, démontrant ainsi son impact sur le respect de l'équité salariale. L'outil suisse Logib, qui évalue les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes, est désormais disponible dans le monde entier. WorkVue et le Conseil consultatif sur l'avenir du travail exploitent l'IA pour améliorer la transparence des salaires et les politiques de rémunération équitable. Le processus de certification EQUAL-SALARY continue de s'étendre, aidant les entreprises à atteindre l'équité salariale entre les sexes et les groupes ethniques grâce à des audits systématiques.
L'impact à long terme des disparités salariales, en particulier au moment de la retraite, a été un thème clé. Les recherches de l'OCDE ont montré que l'écart de pension entre les hommes et les femmes se maintient à 23 % dans les pays membres, ce qui s'explique en grande partie par les disparités de revenus au cours de la vie et les responsabilités des aidants. Au Canada, si les mesures de sécurité sociale ont permis d'améliorer l'équité salariale entre les hommes et les femmes, des problèmes persistent en ce qui concerne les cotisations aux régimes de retraite privés et l'épargne-retraite, ce qui nécessite des décisions politiques supplémentaires.
Les membres de l'EPIC ont également fait part d'avancées notables en matière de politiques et de pratiques d'égalité salariale. L'Ontario, au Canada, a introduit de nouveaux audits statistiques qui ont renforcé la conformité des employeurs. L'Australie a étendu le congé parental et les droits sur le lieu de travail, tandis que la France et l'Espagne ont renforcé les lois sur la transparence des salaires et les quotas de femmes dans les conseils d'administration. La Tchécoslovaquie et la Jordanie ont introduit des outils innovants de mesure des salaires, tandis que la Suisse, l'Italie et l'Espagne ont poursuivi leurs efforts pour renforcer les normes en matière d'égalité salariale.
Dans ses remarques finales, M. Patry a appelé à un engagement plus large dans tous les secteurs, soulignant que l'équité salariale est un défi sociétal qui s'étend au-delà du genre. Jemimah Njuki, d'ONU Femmes, a souligné l'importance de lier les initiatives en faveur de l'égalité salariale à des questions économiques et sociales plus larges, y compris le travail de soins et le changement climatique. Emanuela Pozzan, de l'OIT, a souligné l'importance de l'apprentissage entre pairs, en particulier pour impliquer davantage de pays du Sud.
Avec un élan croissant en matière de transparence des salaires, de responsabilité des entreprises et de réforme des politiques, 2024 marque une nouvelle étape cruciale dans la réduction de l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes au niveau mondial. Les membres de l'EPIC ont été encouragés à continuer à plaider en faveur de l'égalité salariale au sein de leurs réseaux afin de garantir des progrès durables.