LANCEMENT D’EPIC EN ASIE ET DANS LE PACIFIQUE

7 Feb 2018 - 7 Feb 2018
-
Offline

BANGKOK (Nouvelles de l’OIT) – La Coalition internationale pour l’égalité de rémunération (EPIC) a été lancée pour la région Asie et Pacifique en marge de la Conférence “Les femmes et l’avenir du travail en Asie et dans le Pacifique”.
Conviés par l’Organisation internationale du Travail (OIT), ONU Femmes et l’OCDE, un ensemble diversifié d’acteurs uniront leurs forces à travers l’Asie et le Pacifique aux niveaux régional et national pour aider les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, leurs organisations et d’autres parties prenantes à faire de l’égalité salariale entre femmes et hommes pour un travail égal une réalité.

Lors du lancement régional, le Gouvernement coréen a annoncé qu’il se joindrait au comité de pilotage mondial de l’initiative.

L’EPIC a été lancé au siège de l’ONU à New York en septembre dernier. L’EPIC est un pas vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, en particulier l’Objectif 8.5 qui appelle à l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale d’ici 2030.

L’échange de politiques entre pairs, le partage des connaissances, l’évaluation de la recherche par les pairs et la collecte de données et de statistiques robustes seront les domaines prioritaires d’action de la Coalition. Les employeurs et les syndicats, ainsi que d’autres parties prenantes clés, joueront un rôle central dans l’application et la mise en œuvre de politiques et de solutions en matière d’égalité salariale pour combler cet écart.

“Le principe du salaire égal pour un travail de valeur égale est inscrit dans la Constitution de l’OIT de 1919. Pourtant, les écarts de rémunération entre les sexes sont une réalité tenace, représentant près de 20 pour cent en moyenne dans tous les secteurs de la région”, déclare Tomoko Nishimoto, Sous-Directeur général de l’OIT et Directeur régional pour l’Asie et le Pacifique. “Et ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Nous le constatons dans tous les indicateurs du marché du travail : les travailleuses occupent plus fréquemment des emplois vulnérables et informels que les travailleurs masculins ; plus souvent, elles n’ont pas accès aux prestations de protection sociale. Si une politique globale d’égalité des sexes est essentielle pour promouvoir l’égalité de rémunération, l’égalité des sexes ne peut être réalisée sans une rémunération égale pour un travail de valeur égale. C’est pourquoi il s’agit d’un domaine prioritaire de l’Initiative du centenaire sur les femmes au travail de l’OIT”.

Miwa Kato, Directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Asie et le Pacifique, déclare que « si la région a fait des progrès significatifs en matière de parité entre les sexes dans l’éducation, cela ne s’est pas traduit par une égalité des chances économiques pour les femmes. Les femmes qui occupent des emplois formels ne gagnent que la moitié de ce que gagnent les hommes. Même après avoir pris en compte les différences telles que l’expérience, la formation, la santé et l’éducation entre les hommes et les femmes, les types d’industries, les professions et les lieux de travail, cet écart de rémunération entre les sexes reste « inexpliqué ». Ces différences inconnues reflètent souvent les normes sociales, les pratiques, les stéréotypes sexuels et la discrimination à l’égard des femmes sur le lieu de travail. L’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale exige également que les femmes soient habilitées à s’organiser et à faire entendre leur voix dans la société ».

Un récent rapport de l’OIT-Gallup, basé sur une enquête représentative de 142 pays, montre que les femmes comme les hommes souhaitent que les femmes occupent des emplois rémunérés. Il reste cependant toute une série de défis à relever pour les femmes dans le monde du travail, notamment l’inégalité de rémunération, l’équilibre entre les responsabilités professionnelles et familiales, le manque d’accès à des soins abordables et un traitement injuste. Le travail novateur de l’EPIC nouvellement créé contribuera de manière significative à remettre en cause certains des principaux présupposés qui renforcent les inégalités salariales, également mis en évidence par le Groupe de haut niveau et le rapport de l’OIT-Gallup.

Dans les pays du G20 et de l’OCDE, les revenus mensuels médians des femmes sont en moyenne 17% inférieurs à ceux des hommes ; les écarts de rémunération entre les sexes sont encore plus élevés au Japon (25 %) et en Corée (37 %). Les différences en matière d’embauche, d’évolution de carrière et d’opportunités sur le marché du travail contribuent aux écarts de rémunération entre hommes et femmes. « Un savant mélange de dispositions légales, de pratiques équitables sur le lieu de travail et de sensibilisation du public est essentiel pour lutter contre l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. En travaillant avec l’EPIC, notre but est de parvenir à l’égalité de rémunération entre les sexes », a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), représenté par Mme Murakami, responsable du bureau de l’OCDE à Tokyo, lors du lancement et de la conférence.